Je m’excuse de vous écrire en français, monsieur l’abbé, mais il est l’heure d’aller au lit pour les enfants et les malades et je veux écrire ma lettre ce soir et l’écrire vite afin que maman n’ait pas à me rappeler l’heure. Et puis j’ai travaillé toute la journée à un poème occitan pour les Jeux floraux . Il est sur pied ou plutôt sur pattes car c’est encore un monstre. Il a l’air fini, j’en suis à la 4ème édition et la 26ème feuille mais ce n’est qu’un air. Il faut l’abandonner pour le moment. Si le temps ne pressait je composerais pour me reposer de très courts poèmes dans le genre de « prozas ». C’est beaucoup plus difficile que des vers classiques en un sens parce que la musique en est et doit être très souple, mais quelle joie de travailler librement !
Mais je veux d’abord conduire sans défaillance mon travail pour les Jeux floraux. Je vais dès demain entreprendre un nouveau poème inspiré lui aussi de la bataille de Muret.
Réalmont le 24 octobre 1937
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